elle ne m’a rien dit de sa douleur


# vidéo
couleur, 28’

1731, une jeune femme amérindienne est capturée aux environs d’un village français, après une dizaine d’années passées à vivre dans les bois. Elles étaient deux en réalité, mais la deuxième, elle, ne sortira jamais de l’ombre de la forêt. Baptisée Marie-Angélique Leblanc, cette femme “sauvage” devient une curiosité pour les puissants et les savants de l’époque. Ils l’apprivoisent, l’enferment, l’éduquent, la saignent... Ils la questionnent, étudient ses gestes, se la racontent à travers l’Europe.
Ici, on tente de traverser ce qui s’est dit d’elle en lui redonnant la parole et la puissance d’agir. En lui rendant sa compagne aussi, en rendant à la compagne sa place. Il s’agit de transmettre cette histoire, avec ses enjeux, sa violence, mais de le faire dans une perspective de réparation, s’éloignant du format de la reconstitution pour chercher plutôt une forme de récit rituel. Le dispositif mêle les ressorts de la performance avec ceux du cinéma pour donner à deux interprètes la possibilité de mettre à l’épreuve un récit de domination, dans un corps à corps où la caméra est partie prenante.

 


           
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